Janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet …
Lundi, mardi, mercredi …
7h, 8h, 9h, 10h …
1 lessive, 2 lessives
1 mail , 10 mails, 50 mails
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Notre vie coule au rythme du temps qui passe et de ce que nous en faisons.
Mais notre société vit un mal bien étrange : plus la technologie nous fait gagner en temps et en liberté, moins nous nous sentons libres et plus nous souffrons du manque de temps.
Paradoxal, non ?
Avant, il fallait se rendre à pieds au village voisin ou chez le notaire, on mettait 3 jours à cheval pour porter une missive à quelques centaines de kilomètres, on lavait le linge à la main pendant que le dîner mitonnait depuis le matin aux fourneaux.
Il n’y a pas si longtemps (pour les quadras en tout cas 😉 ), pour recevoir ses mails il fallait se connecter avec un modem et patienter au rythme de ses bip bip stridents. Le téléphone portable n’existait pas : on utilisait les cabines téléphoniques des PTT.
Bref, je ne vais pas vous refaire le sketch de Florence Foresti version technologies 😉
Pourquoi à l’heure où on survole les continents en moins d’une journée d’avion et où on communique en direct via un écran d’ordinateur, court-on autant après le temps ?
De la même façon que notre vision ne modifie pas notre réalité mais peut agir sur la perception que nous en avons et donc la façon dont nous la vivons, notre façon de redevenir maître de son temps ne changera pas sa valeur « objective » mais peut modifier notre rapport au temps et notre expérience de vie.
Prenez votre temps : vous pouvez le ralentir
Oui il est possible de ralentir le temps et même d’allonger les journées !
Comment ? Et bien réfléchissez bien : vous l’avez déjà fait !
Evidemment 1h fera toujours 60 minutes et 60 minutes feront toujours 60 secondes. C’est immuable et pour tout le monde pareil, que nous soyons riche ou pauvre, malade ou en bonne santé, enfant ou adulte.
Mais ne vous est-il jamais arrivé de trouver que le temps passait vite ou lentement ?
Le temps devient subitement très long quand on attend quelqu’un dehors et qu’il fait froid, quand on se trouve dans une file d’attente, quand on est chez le dentiste … Quand on a 6 ans et qu’on voudrait en avoir 7 😉
Et le temps est comme « suspendu », et hors du temps justement, quand on vit la naissance d’un enfant, une rencontre amoureuse, ou quand on s’apprête par exemple à sauter d’un avion en parachute.
2 caractéristiques distinguent les temps « ralentis » :
- les moments où le temps nous semble long nous sommes centrés sur l’instant présent uniquement et nous ne faisons qu’une seule chose à la fois (comme attendre par exemple, en pensant au froid qu’il fait)
- et/ou nous vivons le moment avec intensité
Vive la flânerie !
A chaque fois que vous vous apprêtez à faire quelques chose en vous disant « il faut … », ou « je dois … », posez-vous la question « Et alors ? Que se passera-t-il si je ne le fais pas tout de suite ? Est-ce que la terre s’arrêtera de tourner ? »
Si vous répondez non, considérez ce que vous pourriez faire ou vivre de plus réjouissant pour être vous-même là tout de suite, maintenant.
Flânez, enlevez votre montre (mettez des rappels si vous avez peur d’oublier un RDV), fiez-vous à la lumière dehors, à votre faim, écoutez cette part de vous non-rationnelle avant qu’elle ne se manifeste de manière plus radicale à vous en vous clouant au lit par exemple.
Savez-vous que la flânerie est primordiale à votre créativité ?
Laissez vos pensées vagabonder par la fenêtre, mieux : ouvrez la fenêtre en grand ou sortez promener votre esprit, inspirez de l’air frais pour vous inspirer des idées nouvelles.
Ressourcez-vous à la source de vous-même, apprenez à écouter la petite voix en vous qui vous guide, laissez-lui une chance.
Lâchons-prise et laissons du temps au temps.
Procrastination ? Cette fameuse tendance qui consiste à repousser au lendemain ce qu’on pourrait faire le jour même, ce diktat de l’action, encore l’action et toujours l’action ?
La procrastination, une invention de la majorité soit-disant « bien pensante »
Personnellement, je crois que chacun à son propre rythme optimal et son propre fonctionnement lui aussi optimal. Vouloir se changer est contre-productif.
Parfois nous n’agissons pas mais l’action se prépare finement en « sous-marin » et très souvent quand on se met dans l’action (après semble-t-il l’avoir repoussée au-delà des limites de l’acceptable, soit le jour même), tout va très vite et se fait avec une grande fluidité et une incroyable pertinence et efficacité.
Entre « le jour même » et votre mise en action, vous aurez continué d’accumuler de l’information, des facteurs auront peut-être fortement évolué, un nouvel élément à prendre en compte sera apparu et il aurait été tout simplement improductif d’agir plus tôt.
Je sais que certains(es) se reconnaîtront dans ces situations 😉
Pour ma part, je pense que le concept de procrastination est une invention d’une majorité soit disant bien-pensante qui cherche à ériger sa logique de fonctionnement comme LA logique universelle à suivre pour réussir. Elle n’a d’autre but que de légitimer leur fonctionnement pour l’imposer aux autres en les culpabilisant de faire différemment. Mais qu’on nous fiche la paix !
Suivez votre nature, votre fonctionnement, votre logique et votre rythme ! La procrastination n’existe pas, faites-vous confiance.
Créez-vous du temps
Vous n’avez pas le temps ? Libérez-vous de vos (fausses) contraintes et ra-len-tissez.
A la volée, créez le temps, votre temps.
Ne le laissez pas s’échapper sans vous, prenez-le, embrassez-le et calez ses pas sur les vôtres.
Ralentissez, il sera bien contraint de ralentir aussi.
Ce n’est pas à vous de lui courir après, domptez-le avant d’en être vous-même esclave.
Commencez par ralentir votre respiration ou votre mastication pour profiter pleinement de l’instant présent.
« Oui mais j’ai des mails auxquels je dois répondre »
Et alors ? Ne peuvent-ils attendre demain ? Ne pouvez-vous pas définir vos propres règles : par exemple expliquer à vos clients que vous ne répondez pas dans la minute mais selon le caractère d’urgence à préciser dans leur message ?
Depuis que je ne réponds plus au téléphone, j’ai gagné beaucoup de temps et surtout je suis devenue davantage maître de mon temps : c’est moi qui décide ! Je laisse mon répondeur répondre à ma place en donnant mon numéro de portable en cas d’urgence. Vous voulez que je vous dise : je n’ai quasiment jamais eu d’appels d’urgence sur mon portable et personne ne m’a insultée parce que je n’avais pas décroché mon téléphone. On me laisse un message que je consulte dans la journée et je le traite au plus tard le lendemain.
On parle des mails ? J’ai le sentiment que cette invention est devenue un de nos principaux mangeurs de temps dans nos entreprises. On a parfois l’impression qu’on ne fait plus que ça !
Or :
- vous n’êtes pas obligé(e) de paramétrer un relevé automatique de vos boîtes toutes les 5 minutes
- vous n’êtes pas tenu(e) de répondre dans la minute qui suit
- vous avez le droit de faire autre chose de prioritaire ou d’essentiel comme flâner
- vous pouvez fermer votre bureau tous les mardi et ne fixer vos RDV commerciaux que les lundi de préférence
- vous avez le droit de prendre des vacances ou de travailler le dimanche matin si c’est à ce moment là que vous aimez travailler
Il y a quelques années, j’étais au bord de l’asphyxie, prisonnière de mon business et de son planning, celui que j’avais moi-même crée, ironie du sort.
J’avais alors un vœu : me libérer 1h par jour, 1h pour moi …
Aujourd’hui, je souris à l’évocation de ce souvenir : non seulement je dispose de plusieurs heures par jour uniquement pour moi mais je ne gagne pas moins d’argent.
Supprimer, déléguer, regrouper
Comment ai-je fait ?
J’ai commencé par supprimer le superflu, par exemple la télé (c’est fou le temps que cela libère pour lire, dessiner, réfléchir, dormir !) ou fortement réduit mes mangeurs de temps comme les réseaux sociaux.
J’ai délégué ce qui me déplaisait de faire et qui, comme par hasard, me prenait un temps fou.
J’ai redéfini mes règles.
Enfin ce que je ne pouvais ni supprimer ni réduire, ni redéfinir, ni déléguer, je le gère de manière groupée plutôt que de disperser mon énergie à traiter des tâches qui n’ont rien à voir les unes par rapport aux autres. Je réponds par exemple à une grosse partie de mes mails en même temps plutôt qu’au compte goutte (pour cela je relève moi-même mes boîtes quand je veux en désactivant la fonction automatique qui sonne aussitôt un message arrivé.)
Et surtout je m’accomplis en remplissant au maximum le temps de ce qui me nourrit pleinement comme écrire un petit mot personnalisé à mes clients pour les encourager sur leur chemin, prendre ce temps s’avère précieux !
Et si vous tentiez de ralentir pour redevenir libre de votre temps et de votre vie ?
A vous de tester, de créer votre système, votre cadre, d’écouter votre rythme sur une journée ou sur une année et rappelez-vous : vous n’êtes pas « trop » ou « pas assez », vous êtes assez et c’est pleinement suffisant !
Sur ces mots, je pars en vacances en vous souhaitant à vous aussi du « bon temps » !
Je ne l’ai pas lu tout de suite. Et pourquoi, tout d’un coup,je me suis rappelée que je ne l’avais pas lu !! et j’ai eu besoin de le lire ! Parce que c’est le bon moment ! J’avais besoin de ça ce matin.
Merci Cécile.
Quelle joie Cécile de relire ton billet aujourd’hui, je l’avais lu avant tes vacances … mais là, joie, joie, joie !
Oui, car tes mots sont en résonance avec moi, parce que je parle beaucoup en ce moment de prendre du temps pour soi, de vivre le moment présent et de se nourrir de cette énergie retrouvée.
Et puis, tes mots font écho avec mes avancées, avec nos échanges. Comme pour me dire, « Eh, c’est là, en toi, écoute-toi …ose » !!
Merci Cécile 🙂
Chère Cécile, j’ai pris mon temps pour te lire, je voulais profiter. l’article est resté ouvert toute la journée… Je suis en phase avec chaque mot que tu as écrit, je suis certaine que tu t’en doutais 😉
Le temps… c’est aussi une thématique sur laquelle j’aime écrire…
Je te souhaite de belles vacances et te donne rv quand tu veux ! (et vive la procrastination ^_^ )
Bel article Cécile !
La procrastination peut en effet devenir un mot culpabilisant pour certaines personnes. Et pour d’autres, leur révéler dans quel mode de fonctionnement elles sont pour ne jamais s’engager à faire ou à être. Et par la suite en faire une source de transformation.
Les mots tout comme les émotions ont une double-face et un deuxième effet kiss-cool qui permet aussi de bouger.
Alors oui, prenons le temps d’appréhender tout cela avec douceur.
Bonnes vacances !!