Evidemment ce titre est provocateur et tellement ironique que la réponse se lit de toute évidence dans la question, n’est-ce pas ?!
Si je vous la pose tout de même, c’est que si nous sommes bien d’accord sur la réponse dans l’idée, bien souvent nous ne l’appliquons pas dans nos actes.
L’entrepreneuriat comme réponse à notre besoin de liberté
Ne plus avoir à me conformer à une majorité « bien-pensante », à convaincre des collègues interrogateurs et frileux.
Je dois vous avouer que je me suis bien souvent sentie dans la peau d’une extra-terrestre venue d’une lointaine galaxie, en perdition sur une planète hostile et morose, loin de mon soleil.
Cette liberté que nous visons pratiquement toutes c’est aussi pouvoir :
– choisir nos horaires,
– faire ce que nous aimons,
– concilier nos passions avec notre travail,
– décider de l’endroit où on veut vivre,
– etc
Bref, c’est prendre le contrôle de sa vie et lui donner la direction que l’on souhaite vraiment. Et quel meilleur moyen pour ça que d’entreprendre ?
Le revers de la médaille
Quel pied de se sentir libre et en même temps quelle angoisse quand l’univers tout entier s’ouvre à vous !
La liberté se paye chère et entreprendre n’est ni facile ni simple au quotidien. Il y a tout un tas de bonnes raisons de ne PAS entreprendre.
Être libre a ses contreparties car être seule maître à bord implique :
- de prendre des décisions en son âme et conscience
- de se motiver par soi-même
- de trouver les ressources en soi pour avancer malgré les difficultés et les échecs
- d’être totalement responsable de ce que l’on fait et décide
- d’oser vraiment
- de supporter l’exigence et la pression que l’on se met,notamment celle de devoir faire du chiffre (la base de notre bonheur d’entrepreneur, mais la base uniquement)
Dans les faits, l’entrepreneur est-il réellement libre ?
Un paradoxe existe sur la route des entrepreneures que nous sommes : alors que nous rêvons de liberté et d’indépendance, nous ne la mettons pas vraiment en œuvre dans nos actes.
Créer sa société c’est pouvoir faire réellement tout ce que l’on veut.
Nous sommes libre à 200% : les seules limites qu’on rencontre, ce sont celles que l’on se met (puisqu’on est seule aux commandes !).
Or dans les faits, on s’impose beaucoup de limites :
– on n’ose pas sortir des sentiers battus,
– on bride ses élans de « folie » et de créativité,
– on repousse à plus tard une décision ou un nouveau projet,
– on n’est pas vraiment soi-même, on met son masque de « pro »
– on travaille beaucoup au détriment de sa vie personnelle et familiale et le plus étonnant est qu’on reproduit naturellement une organisation salariale (9h/12h30-14h/17h30) qui nous fait culpabiliser dès qu’on en sort
– on fait des choses qu’on n’aime pas
Je constate bien trop souvent que bon nombre de personnes s’éloignent de l’essence de leur projet initial, de leurs convictions et de leurs valeurs, de leurs talents et de leur nature profonde pensant ainsi mieux réussir leur business.
Mais à ce rythme on devient prisonnier du système et esclave de sa propre entreprise et si au mieux on réussit, on ne s’épanouit pas.
Et vous, vous vous sentez libre ou esclave de votre entreprise ?
Entreprendre est ce devenir libre de son temps ou bloqués par les obligations ?
Merci pour cet article ! C’est un sujet important ! J’ai compris en devenant entrepreneure que la liberté n’est pas un statut professionnel mais un état d’esprit. Si on est prisonnier en nous, on construira une prison. Selon moi, un salarié qui est libre dans son esprit et bien plus libre qu’un entrepreneur prisonnier de ses croyances et de son propre business. Par contre si l’on sait se libérer, l’entrepreneuriat est une formidable opportunité c’est vrai.
Je n’avais pas lu l’article avant notre entretien et je découvre que nous étions en plein dedans. Une phrase m’interpelle car elle relève de l’ordre des croyances : la liberté se paie chère. La liberté n’a pas de prix pour moi. Pour tendre vers elle, je me détache, je quitte, je perds et j’avance souvent à l’aveugle. Je sais que pour accéder à cette forme de liberté, j’ai à lâcher des tas de choses et à quitter plus d’une fois mes zones de confort. Je ne suis pas certaine qu’être entrepreneur rend libre. Accéder à ma liberté, pour moi, ne… Lire la suite »
Tu poses une très bonne question, Cécile. J’ai créé mon entreprise pour être plus libre et pour avoir la possibilité de donner le meilleur de moi-même. Je pensais ressentir moins de culpabilité qu’en tant que salariée, mais cette culpabilité est toujours présente, voire même plus ! Car aujourd’hui, je ne peux plus dire « Je n’ai pas le choix, c’est comme ça, je dois aller bosser ». Maintenant, c’est moi qui décide. C’est vrai qu’il est important parfois de se poser et de se demander : est-ce bien la vie que j’ai choisie ? Pendant une période, j’ai beaucoup travaillé (l’obsession du… Lire la suite »
La bonne question (très bon article), mais pour moi c’est évident : les deux mon capitaine ! Mais de toute façon je préfère être prisonnière de ce que je choisis de faire plutôt que de ce qu’on m’imposerait.
Merci Cécile de ces formidables articles !