Connaissez-vous l’expression « Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis » ?
Ce principe s’applique parfaitement bien à 2 « acteurs » majeurs de notre vie de femme entrepreneure : nos enfants et nos clients.
Arrêtons-nous un instant sur un des paradoxes de notre vie parentale.
Nos enfants : les « clients » les plus difficiles de notre métier de parent ?
Vous savez ces petits anges merveilleux qui nous enchantent la vie quotidiennement avec leurs petits mots doux et si délicats :
« Maman QUAND est-ce qu’on mange ??!! »
Presqu’aussi doux que :
– Qu’EST-CE qu’on mange ?
– Beurk, dégoûtant !
– Non ! (en niveau 1 de l’opposition)
– JAMAIS ! (en niveau 2)
– SI !
– T’es mé-chante
– J’ai soif, donne-moi de l’eau
– Maman ! Viens ! Mais viens, j’te dis !
– Maman ! Viens ! Mais viens, j’te dis !
– Maman, tu sais où est mon épée de chevalier Playmobil, la grosse (dans l’univers playmo) avec une pierre précieuse et qui peut s’accrocher dans le dos-là ? Mais si, tu sais bien ??!
Eternels insatisfaits, jamais contents et tout le temps en train de changer d’avis.
Ils veulent des pâtes avec de la sauce puis une fois servis décrètent que finalement ils voulaient des pâtes mais SANS sauce (grrrrr).
Ils n’ont pas faim au petit déjeuner et au moment de partir à l’école, alors que vous êtes déjà à la bourre bien sûr (et cela ne vaut uniquement si vous êtes pressée) vous lancent un « j’ai faim » tiraillant votre culpabilité de mauvaise mère à les laisser partir le ventre vide jusqu’à midi (grrrrrr).
Ils trainent à s’habiller (genre mode tortue endormie –si si ça existe-: une chaussette et 10 minutes plus tard quand vous revenez, la 2ème n’est même pas mise, GRRR) et chipotent :
« Mes chaussettes me serrent, mon slip n’a pas de dessin, je veux un tee-shirt à manches courtes (mais mon chéri nous sommes en juin, il fait froid dehors*) ».
*juin 2012, on s’en souviendra … ou pas !
Dans le bain, ils ne se baignent pas … ils plongent, avec masque et tuba comme dans une piscine, évacuant du même coup la moitié de l’eau de la baignoire sur le sol, qui se transforme en pataugeoire.
Vous les reconnaissez ? J’ai les mêmes !
Le paradoxe parental
Depuis que vous êtes parents, les 2 rêves qui vous sont devenus les plus chers au monde sont :
– dormir (à la maison on me surnomme « la marmotte »)
– être seule et n’avoir qu’à penser à vous et vous occuper de vous, enfin …
Pour cela, vous avez soigneusement pensé votre plan d’évasion depuis des mois, vous avez rêvé de calme, d’une vie sans contraintes, où les journées s’écoulent au gré de vos envies et de vos projets (lecture, coiffeur, ballades, baignade, jardinage, papotage, etc).
Enfin le jour J arrive où ils ne sont pas là …
Et bien il y a un phénomène étrange mais qui se reproduit systématiquement : ils vous manquent viscéralement et immédiatement.
La maison est décidément trop vide, trop calme, trop grande, trop froide, dépeuplée, mortelle, angoissante même.
Vous tournez alors en rond et vous ne savez que faire hormis … penser à eux.
Le paradoxe de la situation vous pousse même à attendre impatiemment de les retrouver et à rêver de partager des moments avec eux (et quand ce moment arrive, vous rêvez vite fait à un nouveau plan d’évasion, retour à la case départ !).
Enfants je vous aime … quand vous n’êtes pas là !
Vous voilà enfin au restaurant en amoureux. La dernière fois que cela vous est arrivé, cela remonte si loin que vous avez du mal à vous rappeler quand c’était exactement.
Vous êtes-vous déjà rendu compte que les sujets de discussion tournaient alors presque tous invariablement autour de vos enfants avec un sourire béat ?!?
« Et tu te rappelles quand il s’est mis à danser tout seul sur la plage avec son ombre ^^»
« Et quand ils ont pris leur masque et leur tuba … et que l’eau passait sous la porte ! Quand je suis arrivée les pieds dans l’eau et qu’il m’a alors dit fièrement « Regarde Maman comment je plonge ! » sacré petit loulou … »
Prendre du recul au quotidien
Que doit-on conclure de ce paradoxe que vous aussi vous avez peut-être déjà ressenti et vécu ?
Peut-être qu’avec du recul, on est plus à même de dédramatiser ? Que le meilleur prend toujours le pas sur le moins bon ? Que même le pire moment de parent deviendra sans doute un souvenir plaisant qui nous marquera toute notre vie ?
Alors que les souvenirs de « tête d’ange » ne marquent pas et ne présentent que peu d’intérêt dans les conversations, vous l’admettrez 😉
Alors, si on essayait d‘appliquer ce recul au quotidien et de dédramatiser l’instant présent ?
Quand on découvre la salle d’eau inondée, on peut aussi en rire en pensant au moment où on racontera la « bêtise innocente ».
Quand on reçoit un NON ou un JAMAIS, sourire (intérieurement surtout sinon c’est le niveau 3 de la crise assuré) en pensant à ce petit bout de personnalité qui s’affirme ?
Et vous comment faites-vous pour prendre du recul sur certaines choses et mieux vivre l’instant présent ?
Je me suis retenue d’éclater de rire plusieurs fois (étant sur mon lieu de travail en tant que salariée)
Chez nous, je pratique la séparation des corps dés que ça monte en tension…
Et ça marche très bien ! Le reste se cultive un peu tous les jours, voir le bon côté des choses ça s’apprend,et les résultats sont tellement supérieurs aux efforts.
Non, le mien il est toujours parfait, pas toi? Mdr. Je le retrouve bien aussi le mien dans tout ça. Par contre désolée de te décevoir, mais j’ai eu une semaine seule à la maison, et … J’ai lu… et ça fait une éternité que je n’avais pas eu le temps, et ça m’a fait plaisir ! (Bon ok, j’ai aussi eu mon fils au tel tous les jours, je ne suis quand même pas une mère indigne à ce point), mais j’avoue qu’une pause de temps en temps, on est encore plus heureux de les retrouver après (même pour… Lire la suite »
Pour prendre du recul, ce qui m’a toujours aidé, c’est de me dire que ce n’est pas pour la vie. Et les enfants changent, grandissent tellement vite, qu’un comportement difficile ne reste pas si longtemps que cela. Pour tenir, je me disais souvent qu’un jour je vivrais sans mes enfants et que très certainement ils me manqueront. Cela a encore fonctionné cet été avec toute ma bande de grands ados-jeunes adultes sachant que le bientôt c’est dans 8-10 jours. Cela m’aide à les regarder autrement …
Merci Cécile pour ce partage.
merci cécile ! j’ai une version « à la baguette dès la naissance » : la sieste c’est sacré pour moi, et la magie des playMo opère très bien pendant mon « heure et demi ». j’ai toujours un merci émerveillé pour ce bonhomme suffisamment autonome et indépendant. (ça marche aussi sur « je travaille là ») pour les crises (stade 4 à 5, voire plus) je tiens le coup et après je le « prête-le loue ». il faut un village pour élever un enfant, c’est ce qu’il se dit en afrique. cette phrase est pour moi salvatrice : culpabilité de ne pas y arriver-être à la… Lire la suite »
Ah la la tellement tellement vrai!!! On a tous les memes, à ce que je vois 😉
Criant de vérité ! Pour ma part, quand la tension monte…. je m’en vais faire un tour dehors ou boire un verre de vin blanc bien frais chez une amie (eh, oui). ça marche.
Quand on est une famille nombreuse : un petit conseil : s’asseoir tous en rond ensemble et chacun doit prendre la parole pour dire ce qui va et ce qui ne va pas. C’est un moment d’échanges entre la fratrie et les parents ; cela peut dénouer certaines tensions qui n’auraient peut-être pas été dites.
Merci Cécile et bonne reprise.
Criant de vérité cet article ! Et je parle en connaissance de cause… Bravo Cécile !
je relativise. J’évite de commencer à m’énerver pour tout car ça monte inévitablement en tension. Je prends sur moi, souffle et regarde les choses du bon côté et avec zenitude. Et en fait ça se passe super bien car comme je suis bien mes filles se sentent bien et sont plus autonomes, moins demandeuses et moins casse-pied! Bon après ça ne marche pas à tous les coups mais là c’est qu’il est temps de faire un break…
Céciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiile, sors immédiatement de mon corps !!!
Ha Cécile, merci de poser ce paradoxe, c’est exactement ce que j’ai ressenti la semaine dernière au retour de la crèche…. Je brandissait en voiture le dessin de Lou comme une âme en peine…. Etant une marmotte aussi, je sais que si le quota de sommeil est là, les sempiternels frustrations et démonstrations hostiles de mes mouflets peuvent me glisser dessus sans dommage ! Mais, une journée…. ça ne suffit pas jusqu’au dimanche après-midi ! Pour prendre du recul, il me faut donc du sommeil, mon quota de papotage satisfait avec des ami(e)s et une bonne dose de dérision (dans… Lire la suite »
j’adore la première photo !!! ;o) le reste je ne peux donner mon avis… lol