On pourrait appeler cela « la crise de la quarantaine », sauf que je suis plus que jamais amoureuse de mon homme et solidement ancrée dans une cellule familiale qui me comble.
Ma crise à moi a touché mon activité pro et j’ai bien cru avoir perdu l’amour pour mon business et devoir envisager ma « reconversion ».
Qu’est-ce qui fait qu’un beau jour on se lève et on se rend compte qu’on n’a « plus envie » ? Qu’on traine des pieds ? Qu’on n’a plus d’élan ? Que le courant ne passe plus ?
Pourquoi alors qu’on a tous les « outils » pour aider les autres à (re)connecter le cœur de leur business à leur cœur d’entrepreneur et à celui du marché, on n’a rien vu venir pour soi ?
(Re)trouver le sens pour libérer ses talents de vie
Très souvent les entrepreneurs que j’accompagne ont « réussi », entendez par là qu’ils ont décollé et atteint un niveau de chiffre d’affaires qui leur permet d’avoir la confirmation qu’il y a un marché pour eux (mais est-ce le bon ?). L’écho qu’ils reçoivent en retour de leurs démarches confirme leur existence d’entrepreneur : ils ne sont plus transparents. Cet écho en se transformant en monnaie sonnante et trébuchante (mon seignor, il est l’or) leur permet de gagner en confiance et en légitimité.
Reste que sur leur chemin, ils ont des difficultés à passer le kilomètre supérieur, à déployer plus largement leurs ambitions et à prendre leur place, celle qu’ils sentent bouillonner en eux et qui ne demande qu’à s’exprimer.
Certains créateurs travaillent avec moi en amont pour créer l’écho justement. Ils sont plus rares mais déterminés dans leur posture de chef d’entreprise : ils ont à coeur de se donner tous les moyens de conserver intactes leur foi et leur passion.
Je travaille également avec des entrepreneurs en perte de vitesse physique et psychologique au bord du burn-out : « tout » leur réussit et pourtant il leur manque leur essentiel pour réellement s’épanouir. Ils ont perdu le « goût » et s’épuisent à courir derrière un business qu’ils ne conduisent plus mais qui les conduit dans une direction qui n’est pas celle que leur dicte leur coeur.
Le chiffre d’affaires étant le nerf de la guerre, ils ont répondu à l’appel du marché et en sont devenus tributaires. En s’éloignant d’eux-mêmes, ils errent dans un business sans âme et sans vie.
Notre travail consiste pour chacun à les (re)connecter au sens de leur business pour libérer leurs talents de vie et (r)éveiller l’âme de leur entreprise.
Je n’étais dans aucun de ces cas de figure … Je n’ai donc pas vu le « trou » dans lequel je suis tombée malgré moi.
Tout allait très bien, des projets étaient lancés, mon offre s’étoffait et gagnait en maturité et en rayonnement.
J’ai toujours veillé sur mon cap, régulièrement remis en question mon activité, souvent réajusté mon positionnement et mon offre à mes besoins et à ceux de ma clientèle.
Tout a commencé « insidieusement » alors que l’année débutait par 3 intentions fortes que j’avais inscrites pour les 12 mois à venir : créativité, co-création et lâcher-prise.
Je ne me doutais pas que la vie allait me servir exactement ce que je désirais !
Le brouillard sur le chemin
Plus on avance dans son business, plus la complexité de son activité la plonge dans un épais brouillard.
Au démarrage, les choses sont relativement épurées et simples. On se lance avec une idée, une prestation : cela rend notre offre claire et directe, « facile » à communiquer et à vendre (oui oui je sais tout est relatif 😉 ).
Au fur et à mesure qu’on avance, notre activité se développe et s’enrichit de nos expériences, de nos lectures, des nouvelles compétences qu’on acquiert, des retours de nos clients, de nouvelles « méthodes », etc …
Il arrive un moment où ce qu’on fait devient plus riche, « complet » et complexe et notre communication aussi ! Pour nos clients, le brouillard s’épaissit. Notre communication est plus confuse, elle ne transmet plus un message aussi limpide, elle se perd dans les détails, un niveau conceptuel et une structuration bancale.
C’est sans doute ce qui m’est arrivée quand j’ai décidé naïvement de reprendre la formalisation de mon offre pour en améliorer la communication sur le site. C’est alors que j’ai glissé …
Le cerveau bloque quand le coeur ne le suit plus
Ce qui devait me prendre quelques jours au plus m’a pris plusieurs mois (et n’est pas encore tout à fait terminé). Impossible de reprendre mon offre ! Blocage complet. Ce que je faisais pour les autres, je n’arrivais pas à me l’appliquer à moi-même … déroutant et déstabilisant … Je glissais un peu plus.
J’ai alors commencé à comprendre que ce n’était pas la forme qui posait problème mais le fond : je n’étais plus en phase avec mon offre.
Mon cerveau s’est mis à bugger là où mon coeur ne battait plus à l’unisson.
J’ai passé des journées entières assise à mon bureau en essayant de me forcer à écrire quelque chose, à produire coûte que coûte. Sans succès : tout s’embrouillait et se bloquait encore un peu plus. Pourtant j’ai insisté, encore et encore.
J’avais perdu ma boussole. Devant moi, l’horizon était vide, ce qui ajoutait au désarroi de mon esprit voulant absolument contrôler son avenir.
J’ai dû apprendre à lâcher, à accepter le processus et à faire confiance à l’inconnu.
J’ai dû m’affranchir de ma peur du vide.
Dire que j’ai commencé à être plus sereine serait grandement exagéré mais je suis devenue “confiante”. Je savais que l’issue serait favorable, je ne la connaissais pas, ni quand, ni comment mais je “sentais” que j’avançais malgré tout. Il me fallait être patiente.
J’ai accepté l’introspection et le temps qu’elle devait prendre.
J’ai repris mes « outils », tendu la main, reçu les « signes » et réinterrogé qui j’étais et ce à quoi j’aspirais au plus profond de moi. J’ai fini par reconnaître le cœur de mon business, le sens et j’ai retrouvé l’amour. Le sang coulait à nouveau vigoureusement dans mes veines, mes idées sont devenues limpides.
L’arbre qui cache la forêt
Ma confiance ne tenait qu’à une seule chose : j’avais la profonde conviction que l’arbre de mon business cachait une forêt. Au-delà de mon offre, ma quête devenait : découvrir cette forêt.
L’arbre c’est la « vente authentique par la valeur ». J’ai compris qu’il s’agissait d’une sorte de « prétexte » me permettant d’être et de faire ce qui raisonnait en moi et activait le moteur pour avancer avec détermination mais surtout avec plaisir.
J’ai sondé la forêt qui se cachait derrière. J’ai recomposé le puzzle, je me suis souvenue, j’ai refait les connexions et le courant est passé à nouveau en moi : fluide !
Je goûte à ma liberté en ouvrant celle des autres, je m’épanouie en épanouissant. Je me sens vivante en voyant la vie rayonner chez les autres : dans leur voix authentique et expressive, dans leurs yeux pétillants, dans leur âme d’enfant spontanée, leur sourire franc (un sourire ne trompe jamais). Je me sens légère quand j’allège, forte quand je renforce, confiante quand la confiance (re)naît …
On est dans son essentiel quand son partage ne le divise pas mais au contraire l’augmente.
J’aspire à ce que chaque personne prenne conscience de sa valeur et de ses talents pour en profiter et en faire profiter les autres, qu’elle découvre la star qui est en elle pour l’exprimer librement, prendre la place qui est la sienne pour autoriser les autres à en faire autant. L’univers est tellement grand : chaque étoile y a une place.
J’aimerais que les personnes aillent au bout de leur idée quelle que soit l’idée.
La mue
Rien de bien neuf pour vous et tout de nouveau pour moi. Etrange à vous expliquer si vous n’avez jamais vécu de mue.
Car avec du recul, c’est cette image qui me vient sur la crise que j’ai traversée.
J’ai traversé une crise existentielle de l’entrepreneur, une mue : inconfortable mais régulièrement nécessaire.
Je suis la même différemment
J’habite un nouvel espace qui s’affirme, je me déploie dans ce que je suis déjà.
J’ai (re)découvert ma forêt mais surtout maintenant je sais qu’elle deviendra tôt ou tard un arbre qui cachera une autre forêt et qu’au fur et à mesure que j’avancerai à mon rythme sur mon chemin, au fur et à mesure de mes mues successives, je me rapprocherai un peu plus de moi et de mon essence.
Enfin, je vais pouvoir vous parler de la raison d’être de mon business et de ma vie, de la forêt de ce blog dans une prochaine série d’articles en mue depuis 1 an : devenez la star que vous êtes !
J’ai envie de dire : Oh yeah !!
Quelle jolie mue 🙂
Merci pour tes mots Cécile, forts et si vrais, si proches de ce que je vis depuis quelques mois … une transformation ! Et je sais comment elle a commencé et quand 😉 !
A très vite !
Bises
Oh Yeah ! Comme je te comprends 😉
Bonjour, ici aussi une grande période de mue est en route, après une grande fatigue, un manque d’envie et d’inspiration, tout en essayant de forcer…. Ici aussi, la vie à accélérer les choses. De grands changements dans ma vie personnelle et professionnelle, cela ressemble à une crise mais maintenant que l’explosion est passée je suis hypersereine pour affronter les difficultés. Je me sens reconnectée à moi-même et libre.
Au plaisir de te revoir un jour.
Audrey « Jolie Margot »
Et bien, quels mots, quelle transformation et quel élan/talent !!
C’est touchant et révélateur, moi qui en ai aussi traversée une bonne, de mue, l’année dernière… J’en étais arrivée à la même conclusion à tel point que je retrouve ton vocabulaire, comme si je l’avais écrit ; )
Et le lâcher-prise, ha quelle belle histoire ; ) Hâte du créneau rdv à venir ; )
C’est si rare de partager le côté sombre de nos métiers. Tu as l’honnêteté et le courage de mettre des mots sur ta mue et de la partager avec nous. Nous ne sommes pas à l’abri d’y passer aussi.
Je suis heureuse de pouvoir de nouveau te lire. Je suis sur que ce que tu as vécu, tu saura le transmettre et ainsi encore mieux accompagner les entrepreneurs. Je t’embrasse.
Cécile, les crises sont vraiment difficiles mais je trouve que tu relèves avec brio celle-ci, on sent que tu vas proposer encore de très belles choses. On est là, on suit ton chemin pétillant d’entrepreneure !
Comment te dire…. Bienvenue au club de ceux et celles qui changent de peau.
Et n’hésite pas si tu as besoin.
Je t’embrasse.
et bien moi qui pensais que je ne recevais plus de nouvelles pour une sombre histoire de bug informatique …je me rends compte qu’il y avait bien un bug mais d’un autre genre … Il ne faut pas oublier que ton métier prend beaucoup d’énergie il est important de se ressourcer comme tu le disais dans un précédant article il me semble …je te souhaite, quoi au fait ??? Ah oui c’est ça du BONHEUR !!!!